12 août 2020

ZPA, ZCR, vignette Crit’Air

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ZPA, ZCR, vignette Crit’Air : quelles solutions pour lutter contre la pollution des villes ?

La France souhaite lutter contre les émissions de particules fines et de polluants autres que le CO2. Dans cette optique, le gouvernement a mis en place les ZCR (Zones à Circulation Réduite) et les ZPA (Zones de Protection de l’Air), ainsi que le dispositif Crit’Air. Comment comprendre ces différents sigles et ce qu’ils signifient ? C’est ce que nous allons voir ci dessous.

Contexte

Depuis plusieurs années, les études autour de la qualité de l’air montrent que nous avons un taux d’émission de CO2 et de particules à suspension très important ainsi qu’un taux de pollution grandissant. Les grandes métropoles notamment font face régulièrement à des pics de pollution. L’air y devient irrespirable et l’État a donc décidé de mettre en place des solutions pour lutter contre cette pollution et limiter la quantité d’émissions de gaz des voitures. Après de nombreuses réflexions, la mise en place de primes pour favoriser le renouvellement du parc automobile et le développement des véhicules électriques, hybrides, etc., l’alternance des droits de circulation et bien d’autres mesures, les zones de circulation réduite, et de protection de l’air ainsi que le certificat Crit’Air ont vu le jour.

Le certificat de qualité de l’Air Crit’Air qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’une vignette à apposer sur le pare-brise de son véhicule, sur la partie inférieure droite. Avec un score allant de 1 à 5 (plus une vignette pour les véhicules électriques ou à hydrogène), elle quantifie la quantité d’émissions générée par le véhicule (plus le score est haut, plus il est polluant). Chaque score correspond à une couleur ce qui permet de reconnaître facilement un véhicule propre d’un polluant. Le score est déterminé en fonction des normes européennes d’émission établies, par exemple, le seuil limite d’émission de particules fines est fixé à 20 µg/m3 pour 2020 par l’Union européenne. L’apposition de la vignette Crit’Air est obligatoire pour chaque type de véhicule en circulation (voitures, camionnettes, poids lourds, etc.) et permet de classifier les véhicules en fonction de leur degré de pollution.
Le score d’un poids lourd dépend de son alimentation et de sa norme Euro : pour un poids lourd essence, il est de 3 pour une norme Euro III ou IV, 2 pour une norme V et 1 pour une norme VI ; pour un diesel, plus polluant, on passe à 5 pour une norme Euro III, 4 pour une IV, 3 pour une V et 2 pour une VI.
Les vignettes doivent être obtenues sur le site certificat-air.gouv et coûtent 3,62 € frais de port inclus. Elle est obligatoire pour tout véhicule circulant ou en stationnement en ZCR ou ZPA. En effet, sans cette vignette, il sera impossible au véhicule de circuler dans la métropole lorsqu’un arrêté municipal y sera décrété.
Une réglementation spéciale est mise en place pour les véhicules roulant aux biocarburants : ainsi, les véhicules fonctionnant au B100 et à l’XTL, deux carburants issus de matières végétales, reçoivent automatiquement la vignette Crit’Air 2, et les véhicules roulant au BioGnv et à l’ED95 bénéficient de la vignette Crit’Air 1.

Les zones spécifiques d’applications des mesures anti-émissions

Il existe maintenant deux types de zones spécifiques d’applications de ces mesures : les ZCR, ou zone de circulation réduite, et les ZPA, pour zone de protection de l’air.

Les ZCR sont des zones permanentes dans lesquelles la circulation est diminuée par l’interdiction de certains véhicules à certains horaires. La décision de créer une ZCR est prise par un arrêté local, qui fixe aussi bien la zone ciblée que les spécificités de la ZCR en question : horaires de circulation réduite, véhicules interdits et autorisés, dérogations éventuelles, calendrier de mise en œuvre.
Ces zones, généralement situées dans le centre-ville des grandes agglomérations (ainsi Paris, Lille, Toulouse, Marseille, ou encore Grenoble, comportent des ZCR), visent à diminuer les émissions de polluants tels que les oxydes d’azote, les particules fines et, indirectement, l’ozone, dans des lieux souvent fortement encombrés. Elles sont délimitées par des panneaux à l’entrée et à la sortie de la zone. Aucun véhicule sans vignette n’est autorisé à y entrer ; il faut en général un véhicule ayant un score Crit’Air strictement inférieur à 4, voire 3. Les transporteurs routiers doivent donc adapter leur trajet en conséquence, ce qui peut engendrer des détours et des coûts supplémentaires.

Les ZPA diffèrent des ZCR en ce que leur fonctionnement effectif dépend de la qualité présente de l’air. En cas de pic de pollution persistant (Ozone, NOX ou particules fines), un arrêté préfectoral peut interdire la circulation de certains lieux à certains véhicules, là aussi en se basant sur le certificat Crit’Air. Ces zones ne sont pas indiquées par des panneaux et sont généralement annoncées le jour même, avant 19 heures, pour une prise d’effet dès le lendemain. Pour un transporteur, il est donc difficile d’anticiper les contournements de ces zones. Il convient donc de s’informer régulièrement auprès des radios et des mairies et, si cela est possible, de limiter les émissions de polluants de sa flotte, en renouvelant le parc des véhicules à fort score Crit’Air.

Suite à ces réglementations toujours plus contraignantes et à la pression citoyenne chassant les moteurs thermiques du cœur des villes, les entreprises doivent repenser la gestion de leur flotte. Les carburants alternatifs comme les agrocarburants (B100, ED95, XTL, Biognv) apportent une solution immédiate à ces exigences. N’émettant pas ou peu de polluants atmosphériques pour la plupart, ils réduisent également de 60 à 80 % les émissions de gaz à effet de serre. Quels que soient les véhicules et leur utilisation finale, des alternatives au diesel pour décarboner et rendre plus propre écologiquement parlant le transport de marchandises sont aujourd’hui disponibles.