L’offre des stations-services en France est confrontée à une diminution des points de distribution aux particuliers et aux professionnels. Cette tendance s’explique par une concentration des ventes dans les grandes stations, tandis que les petites, souffrant de la concurrence, ont dû fermer pour la plupart. Cette distribution très centralisée entraîne un manque de résilience face aux aléas – grèves, ruptures de stock… – et un choix limité pour les consommateurs.
La station du futur : compacte, rapide et personnalisée
Pour cette raison, les évolutions actuelles semblent privilégier les start-ups et les petits sites de distribution, qui coupent l’herbe sous le pied des grands groupes en proposant des services innovants, tels que la livraison de carburant sur place pour les entreprises et les particuliers.
La diversification de l’offre, notamment liée à l’apparition des carburants alternatifs tels que le GNL ou les biocarburants (B100, ED95 ou encore XTL), pourrait, elle aussi, contribuer à changer la donne. Face au quasi-monopole des grandes surfaces, le modèle émergent des stations que l’on pourrait voir apparaître en 2030 est plus petit, plus compact, mieux personnalisé. On y trouvera un panel impressionnant de carburants plus écologiques et émettant moins de carbone – agrocarburants, biogaz, voire hydrogène – en plus des traditionnels diesel et essence. Une part importante de l’attractivité de ce modèle de stations résidera dans la possibilité de combiner une certaine quantité de biocarburants à ceux utilisés dans les moteurs traditionnels, en fonction des besoins de chaque client
En particulier, un modèle adapté aux flottes captives devrait voir le jour. Nécessitant moins de stock et permettant de planifier à l’avance les quantités de carburant à délivrer, plus spécifique car directement adaptée aux véhicules de l’entreprise, la station privée pourra être alimentée prioritairement en carburants alternatifs.
Si l’installation des dispositifs particuliers permettant la délivrance du gaz naturel et de l’hydrogène sont plus chères, les biocarburants tels que le B100, le XTL, l’ED95, paraissent être les solutions les moins coûteuses dans cette mutation des stations privatives, avec des coûts de stockage et de distribution comparables à ceux des carburants classiques.
Le retour de l’économie locale
Avec l’arrivée des carburants alternatifs, une autre ambition émerge : celle de la consommation locale. De plus en plus de carburants sont produits localement, sur le marché européen, voire français. Ainsi, les agrocarburants fabriqués en France comme le B100, ED-95, BIOGNV et le XTL apportent déjà de nouvelles possibilités à la distribution de carburants, notamment, dans un premier temps, pour les flottes captives.
Les gestionnaires de flottes captives doivent d’ores et déjà s’interroger sur l’évolution de leur parc de véhicules dans les 10 prochaines années. Dans la continuité de cette évolution, le meilleur choix devrait, à ce stade, résider dans l’investissement quant au stockage et à la distribution de ces carburants. Plusieurs réflexions devront ainsi être menées, que ce soit sur la zone de stockage, la cuve, la filtration, la distribution et l’additivation.